PROPOSITIONS
L'urgence climatique et la suite.
1- Le climat ne constitue pas l’alpha et
l’oméga des problèmes environnementaux. Il faut lui ajouter la défense du monde
vivant, l’économie des ressources de la Terre et la stricte limitation de la
production de déchets. Autrement dit, la décarbonation de l'économie mondiale, attendue au mieux pour 2050 et tout à fait indispensable, ne suffira pas pour assurer notre avenir. Bien entendu l’urgence s’impose à tous et la France a l’occasion de tracer la voie lors des élections de 2022 et dans les 5 prochaines années.
L'argent tue la planète.
2- L’argent est dit-on le nerf de la
guerre, c’est aussi un fléau écologique majeur lorsqu’il est dépensé à tort et
à travers par la consommation excessive ou les investissements pharaoniques. Chaque
somme d’argent correspond en fait à un impact sur l’environnement en termes
d’énergie, de ressources, de déchets et d’atteintes à la biodiversité. Ce qui n'empêche pas de reconnaitre que certains investissements sont vitaux, et aussi que beaucoup d'entre nous manquent de tout. Une
société durable, respectueuse des contraintes naturelles, sera par essence
égalitaire : chacun prélève le nécessaire et pas davantage. L’écologie et
le souci de l’avenir riment ainsi avec justice et équité sociale. D’après une
enquête internationale récente, les
10 % les plus riches de la planète ont pesé pour près de la moitié de toutes
les émissions de C02 enregistrées en 2019 (47,6%). A l’inverse, la moitié la
moins riche de la population en a généré seulement 12 % : 1,6 tonnes par
personne, contre 31 tonnes pour chacun des 10% les plus riches et même 110
tonnes pour les plus fortunés (1 % de la population).
Quand le diable est lâché.
3- Capitalisme et mondialisation nous entrainent dans un maëlstrom qui engloutit énergie et ressources. Une simple automobile nécessite pour sa fabrication 30 000 litres d’eau ; elle comprend environ 3000 pièces détachées, issues de dizaines de pays différents pour diminuer à chaque fois les coûts de production ne serait-ce que de quelques centimes : on imagine les invraisemblables flux de marchandises qui en découlent. La financiarisation a gagné les banques, les entreprises et toute l'économie : la quête frénétique d'argent devient l'unique paradigme, déstructure la société et renforce l'insécurité collective.
L'économie.
4- Nous avons à calmer le jeu pendant
qu’il est encore temps, concilier l’économie des hommes et celle de
l’environnement en nous orientant vers davantage de simplicité et de sobriété. L’instauration
de la cogestion dans les entreprises donnera plus de poids aux salariés dans la
gestion de l’économie et bridera quelque peu les appétits financiers du
management ; la planification nous permettra de restaurer et de réorienter
notre industrie vers des secteurs moins nocifs que la construction aéronautique
ou la production d’armements. Nous devons retrouver notre autonomie productive
dans des secteurs stratégiques comme la santé ou l’énergie.
La société.
5- Au cours de la crise sanitaire les
difficultés se sont accrues pour beaucoup d’entre nous avec la mise en péril de
nombreuses entreprises et la reprise de l’inflation. Il nous faut soutenir le
pouvoir d’achat des plus défavorisés, par exemple par une prime de consommation
pour toute personne non imposable sur le revenu, la réindexation sur la
hausse des prix des retraites en-dessous de 2000€ par mois et le soutien à tous les étudiants en difficulté. Les emplois les
plus essentiels pour la société sont souvent les plus exposés au virus et aussi
les moins rémunérés ; cette situation va radicalement changer. En cas de hausse du prix de l'énergie, ceux qui n'ont que la voiture pour aller travailler et peu de moyens financiers bénéficieront d'une aide spécifique. 12 millions d'entre nous se retrouvent en précarité énergétique dans leur logement : la rénovation thermique, qui concerne actuellement 0,2% du parc immobilier par an, ne peut que fortement s'accélérer - au rythme actuel, il faudrait 500 ans pour rénover toutes les habitations !
La fiscalité.
6- Depuis le début de l’actuel
quinquennat et encore plus avec les énormes liquidités mises récemment sur le
marché pour relancer l’économie, les riches se sont retrouvés encore plus
riches, ce qui parait très défavorable pour notre avenir à tous. Il convient
donc de restaurer un impôt progressif sur la fortune (ISF) à partir d’un patrimoine d’un
million d’euros, et de revenir à une taxation normale pour les revenus du
capital. La France doit se situer à la pointe dans le monde pour l’égalité
sociale. L’impôt sur les bénéfices des sociétés, qui baisse régulièrement
depuis plusieurs décennies, doit retrouver en Europe son niveau antérieur.
L'écologie.
7- Chacun s’aperçoit qu’en ce moment
nous allons très généralement dans le mur, et qu’en conséquence nous devons
revoir toutes nos stratégies, pas seulement en ce qui concerne les énergies
fossiles. Les bons gestes pour l’environnement et la citoyenneté s’apprennent
déjà à l’école, pilier de la République. Pour les mesures immédiates, nous
pouvons citer l’arrêt de toute artificialisation des territoires et de toute extension
urbaine ; une aide massive pour le transport ferroviaire et pour
l’agriculture ; la mise en place de labels verts pour les évènements, les
structures d’accueil et pour tous les articles de consommation. Plutôt que des
piles de règlementations et de normes, se développe une conscience aigüe du
public pour la protection de l’environnement dans tous les domaines. Par contre il est urgent d'encadrer strictement la publicité, conçue pour nous persuader que le seul but dans notre vie, c'est de consommer et de gaspiller.
Pour une identité nationale inclusive.
8- 2024 sera l’année des Jeux Olympiques
à Paris mais aussi celle de l’inauguration de la nouvelle Notre Dame, rendue au
public 5 ans après l’incendie qui a failli la détruire complètement. Nous tous
fils et filles de Saint-Louis, nous chérissons notre histoire, tout en
reconnaissant ses zones d’ombre. La France a plus que jamais vocation à porter
un message universel sur les droits de l’homme et de la nature. Notre
communauté d’origine africaine s’intègre pleinement dans cette histoire
nationale. Elle nous a permis de revenir dans le club des grandes nations en
1945 grâce à sa participation à l’effort de guerre allié, de l’oasis de Koufra en
Lybie début 41 au nid d’aigle de Berchtesgaden en passant par le débarquement en
Provence le 15 août 44, dans les Forces Françaises Libres dont elle constituait
peut-être les deux tiers des effectifs. Tous nos compatriotes d’ascendance
étrangère nous aideront à construire et à diffuser le modèle français dans le monde entier.
Immigration et solidarité.
9- La population de l’Afrique subsaharienne
risque de doubler en 2050 et de quadrupler en 2100 ; le Niger représente
un cas extrême, qui passerait de 23 millions d’habitants actuellement à 70
millions en 2050, dans des conditions géographiques très difficiles. Cet immense défi démographique
nécessite de notre part de la fermeté dans la gestion des flux migratoires, en
même temps que l’accroissement de l’aide au développement et du commerce
équitable, avec une lutte active contre le réchauffement climatique dont les
pays du Sahel sont les premières victimes.
Une réforme des institutions - pour redonner l'envie de voter.
10 Rien ne se fera sans que l'ensemble des citoyens ne se sentent partie prenante aux décisions, à l'exact opposé du gouvernement actuel par un homme seul. Aux dernières élections, en juin 2021, un
tiers du corps électoral s’est déplacé et seulement 12% des jeunes entre 18 et
24 ans. Une réforme de la Constitution s’avère indispensable pour que les
Français retrouvent le goût de la démocratie et de la responsabilité partagée.
Le vote à 16 ans, le plafonnement à 4000 € par mois des indemnités cumulées des élus, le
référendum d’initiative citoyenne et la stricte concomitance des élections
présidentielles et législatives paraissent des idées intéressantes. La
monarchie absolue, initiée par Louis XIV, a perduré jusqu’à nos jours puisque
le Président décide encore de toute chose jusque dans les moindres détails ; cette pathologie française
ne peut se prolonger éternellement. Le gouvernement gouverne et le parlement dispose
de l’initiative, du vote et du contrôle des lois. Par ailleurs les services de
l’Etat doivent gagner en simplicité et en efficacité ; les collectivités
territoriales doivent aussi se réformer, en passant de quatre niveaux de
gestion locale à seulement deux, tout en préservant les services de proximité
des mairies. Il s’agit de mieux gérer les finances publiques pour que les Français
en aient pour leur argent et qu’ils se sentent totalement engagés dans la marche
des affaires.
Comment gérer les dépenses publiques ?
11 Les dépenses publiques représentaient avant la crise sanitaire 57% de la richesse produite en France, un record
mondial ; en 2020, avec la politique du « quoiqu’il en coûte »,
nous sommes passés à 63%. La dette du pays s’élève désormais à plus de 115 % du
PIB (produit intérieur brut) et cette mauvaise gestion des comptes publics, qui
ne date pas d’hier, nous met en mauvaise posture dans le concert des nations
européennes et en risque de faillite si d'aventure survient une nouvelle crise.
Redresser la gestion de l’économie nationale de même que rééquilibrer le
commerce extérieur, très déficitaire à l’heure actuelle, feront partie des
priorités du prochain quinquennat.
La course au précipice.
12 Le monde moderne n’a jamais paru aussi
dangereux : au réchauffement climatique et à toutes les atteintes à
l’environnement, les dirigeants de la planète ont cru bon de rajouter une
nouvelle course aux armements complètement hors d’âge. Comme si de rien
n’était, comme avant la crise écologique, on continue de jouer les rapports de
force et la compétition militaire. Avec nos arsenaux nucléaires nous avons de
quoi faire sauter plusieurs fois la planète ; les nouveaux types de
conflit – cybernétique, chimique, bactériologique… - s’annoncent plein de
promesses pour nos gradés prêts à jouer les apprentis sorciers. Mais cette
fois, nous avons en balance la survie de toute l’humanité. Pour mémoire, l’OTAN
(alliance de l’Atlantique Nord), dont la France fait partie, dépense de l’ordre
de 1000 milliards de dollars chaque année pour la « défense de
l’Occident » soit la moitié du budget militaire du monde entier.
Quand la température monte.
13 La
hausse de 50% du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère à l’échelle du globe depuis 70
ans constitue l’élément majeur de l’histoire récente. Due à l’usage intensif
des énergies fossiles - pétrole, gaz et charbon – qui fournissent 80% de
l’énergie primaire dans le monde, cette augmentation produira comme l’on sait
une hausse des températures de l’ordre de 3° en 2100. Décemment nous devons
donc abandonner ces énergies, mais pour les remplacer par quoi ? Le
gouvernement actuel, en chœur avec la droite, a la solution : le
nucléaire, qui fournit 70% de notre électricité, bien plus que chez nos
voisins. Cette énergie, certes décarbonée, a trois inconvénients : nos
centrales vieillissent à vue d’œil et présentent des risques croissants de
fuites et d’explosions ; pour les remplacer, nous n’avons pas été en
mesure de mettre en fonction jusqu’à maintenant le moindre réacteur EPR, malgré
les 20 milliards d’euros déjà engloutis dans le projet ; de plus il y a
production de déchets radioactifs, dont certains à très longue durée de vie –
plusieurs milliards d’années. Rappelons que nos voisins : l'Allemagne, l'Italie, la Suisse, l'Autriche, ont complètement abandonné l'option nucléaire. L’alternative consiste à développer les énergies
renouvelables, qui elles posent d’autres problèmes : intermittence et
stockage, consommation de métaux, infrastructures démentielles. Comment s’en
tirer ? Avant tout, en arrêtant le gaspillage de l’énergie, ce qui rendra
plus facile, praticable à vrai dire, la transition vers les renouvelables.
Pourquoi ne pas responsabiliser l'ensemble de la communauté nationale en proposant un référendum sur
notre mix énergétique à l’horizon 2050 ?
Ce jour-là, les ordures se sont mises à envahir le monde.
14 La
production de molécules de synthèse à partir de matériaux naturels, processus
irréversible, constitue une tendance lourde du monde moderne ; elle croît de
manière exponentielle, pour la plus grande satisfaction des consommateurs du
monde entier. Là se noue un drame planétaire. Les matériaux composites,
impossibles à recycler, envahissent le marché : textiles, construction, mobilier,
automobiles, en bref tous les objets de la vie courante jusqu’aux pots de
yaourt. Examinons le cas des matières plastiques : seule une faible proportion
se recycle, et tout recyclage s’accompagne d’une dégradation donc ne peut se
répéter qu’une ou deux fois. Ainsi tous les plastiques finissent au fond des
océans au bout d’un certain temps : en 2050 nous aurons dans les mers plus
de plastique que de poissons. La société moderne accumule les déchets non
restituables à la nature, du simple fait d’une consommation hystérisée. Jusqu’à
quand ? Ce qui va naturellement de pair avec un pillage systématique de
toutes les ressources de la Terre, tant qu’il y en a. Comme pour l'énergie, un dossier bref et précis sur la gestion des déchets et ses perspectives dans l'avenir peut être produit par un collège d'experts à destination du public, afin d'éclairer un changement dans les comportements individuels et dans la gestion globale du système. L'enlèvement et le soi-disant traitement des déchets, leur exportation vers les pays en développement, ne suffisent absolument pas à régler le problème: il y a là tromperie délibérée du public, à seule fin de prolonger la consommation à outrance et la croissance à tout va.
Le coronavirus à l'assaut de la planète.
15 La
crise du COVID-19 a montré notre extrême vulnérabilité. Car si nous arrivons à
nous en tirer cette fois à coup de vaccins et de discipline collective, rien ne
dit que nous n’allons pas retrouver prochainement une autre de ces zoonoses –
maladies infectieuses d’origine animale – qui viennent de l’Extrême Orient et se
multiplient à l’heure actuelle. Nous ferions bien de prendre un peu de recul,
de traiter les conséquences mais aussi les causes : les attaques contre la
biodiversité notamment par la déforestation, l'élevage intensif, le développement outrancier du
transport aérien et des échanges internationaux qui a permis au virus et à ses
variants de se répandre sur la planète à une vitesse fulgurante.
Le numérique, on en use et on en abuse.
16 Le
numérique sera dit-on la solution à tous nos problèmes, y compris à ceux posés
par le virus, avec le développement du télétravail et de l’enseignement à
distance. Oui mais : la consommation du numérique augmente de 9 % par an,
donc double tous les 8 ans. Ainsi la contribution du secteur aux émissions de
gaz à effet de serre, qui s’élevait à 1% en 2007, est déjà passée à 4% en 2022 et
passera à 14% en 2040 ! Sans compter la consommation de métaux rares pour
la fabrication des ordinateurs et des smartphones, et bien sûr la montagne de
déchets électroniques qui nous attend. Les infrastructures : antennes,
câbles, centres de traitement des données, complètent agréablement le tableau. La
généralisation de la 5G participera à cette vraie panique, avec le
développement de services inutiles comme les objets connectés dans la maison –
les volets roulants commandés depuis le lieu de vacances - ou les voitures qui
roulent toutes seules. A bientôt la 6G, la 7G, la 8G … La folie aux commandes,
cela commence à bien faire.
Changer la vie.
17 A nous
de changer la vie, de dominer notre addiction aux écrans, de retrouver les
contacts sociaux de proximité et la sobriété. Ce qui nous est demandé pour la
suite, ce ne sont pas plus d’efforts, mais au contraire moins d’efforts, pour ne
plus consommer de manière compulsive et simplifier notre existence, la rendre
plus agréable et plus sereine. Et puis surtout, nous voulons retrouver le sens
de la fête grâce à un projet commun, un engagement collectif pour mieux assurer
notre avenir.
OK pour la plupart des points; sur l'immigration on pourrait imaginer une politique d'accueil plus généreuse.
RépondreSupprimerpourquoi ne pas envoyer ce programme à Jean Luc Mélenchon ou Yannick Jadeot ?
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