PROPOSITIONS




   La campagne électorale actuelle ne semble pas déboucher sur une issue favorable concernant l’écologie et la durabilité de la société moderne. Certains candidats se préoccupent de ces sujets, mais n'ont aucune chance de l'emporter car ils ne prennent pas en compte l'ensemble des problèmes qui intéressent les Français. Les élections présidentielles et législatives de même que le prochain quinquennat ne laissent présager rien de bon. Il est grand temps de prendre une initiative qui puisse rassembler une majorité d’entre nous et influencer dans le bon sens la suite des évènements. 
  La pandémie du coronavirus signe la fin de l’ancien monde, fait d’attaques contre la biodiversité, d’une agitation planétaire incontrôlée et de regroupements massifs de population ; la sortie de crise marque ainsi l'entrée dans un monde nouveau.


L'urgence climatique et la suite.

1-         Le climat ne constitue pas l’alpha et l’oméga des problèmes environnementaux. Il faut lui ajouter la défense du monde vivant, l’économie des ressources de la Terre et la stricte limitation de la production de déchets. Autrement dit, la décarbonation de l'économie mondiale, attendue au mieux pour 2050 et tout à fait indispensable, ne suffira pas pour assurer notre avenir. Bien entendu l’urgence s’impose à tous et la France a l’occasion de tracer la voie lors des élections de 2022 et dans les 5 prochaines années.


 L'argent tue la planète.

2-         L’argent est dit-on le nerf de la guerre, c’est aussi un fléau écologique majeur lorsqu’il est dépensé à tort et à travers par la consommation excessive ou les investissements pharaoniques. Chaque somme d’argent correspond en fait à un impact sur l’environnement en termes d’énergie, de ressources, de déchets et d’atteintes à la biodiversité. Ce qui n'empêche pas de reconnaitre que certains investissements sont vitaux, et aussi que beaucoup d'entre nous manquent de tout. Une société durable, respectueuse des contraintes naturelles, sera par essence égalitaire : chacun prélève le nécessaire et pas davantage. L’écologie et le souci de l’avenir riment ainsi avec justice et équité sociale. D’après une enquête internationale récente, les 10 % les plus riches de la planète ont pesé pour près de la moitié de toutes les émissions de C02 enregistrées en 2019 (47,6%). A l’inverse, la moitié la moins riche de la population en a généré seulement 12 % : 1,6 tonnes par personne, contre 31 tonnes pour chacun des 10% les plus riches et même 110 tonnes pour les plus fortunés (1 % de la population).


 Quand le diable est lâché.

3-         Capitalisme et mondialisation nous entrainent dans un maëlstrom qui engloutit énergie et ressources. Une simple automobile nécessite pour sa fabrication 30 000 litres d’eau ; elle comprend environ 3000 pièces détachées, issues de dizaines de pays différents pour diminuer à chaque fois les coûts de production ne serait-ce que de quelques centimes : on imagine les invraisemblables flux de marchandises qui en découlent. La financiarisation a gagné les banques, les entreprises et toute l'économie : la quête frénétique d'argent devient l'unique paradigme, déstructure la société et renforce l'insécurité collective.

 

L'économie.

4-         Nous avons à calmer le jeu pendant qu’il est encore temps, concilier l’économie des hommes et celle de l’environnement en nous orientant vers davantage de simplicité et de sobriété. L’instauration de la cogestion dans les entreprises donnera plus de poids aux salariés dans la gestion de l’économie et bridera quelque peu les appétits financiers du management ; la planification nous permettra de restaurer et de réorienter notre industrie vers des secteurs moins nocifs que la construction aéronautique ou la production d’armements. Nous devons retrouver notre autonomie productive dans des secteurs stratégiques comme la santé ou l’énergie.


 La société.

5-         Au cours de la crise sanitaire les difficultés se sont accrues pour beaucoup d’entre nous avec la mise en péril de nombreuses entreprises et la reprise de l’inflation. Il nous faut soutenir le pouvoir d’achat des plus défavorisés, par exemple par une prime de consommation pour toute personne non imposable sur le revenu, la réindexation sur la hausse des prix des retraites en-dessous de 2000€ par mois et le soutien à tous les étudiants en difficulté. Les emplois les plus essentiels pour la société sont souvent les plus exposés au virus et aussi les moins rémunérés ; cette situation va radicalement changer. En cas de hausse du prix de l'énergie, ceux qui n'ont que la voiture pour aller travailler et peu de moyens financiers bénéficieront d'une aide spécifique. 12 millions d'entre nous se retrouvent en précarité énergétique dans leur logement : la rénovation thermique, qui concerne actuellement 0,2% du parc immobilier par an, ne peut que fortement s'accélérer - au rythme actuel, il faudrait 500 ans pour rénover toutes les habitations !

 

La fiscalité.

6-         Depuis le début de l’actuel quinquennat et encore plus avec les énormes liquidités mises récemment sur le marché pour relancer l’économie, les riches se sont retrouvés encore plus riches, ce qui parait très défavorable pour notre avenir à tous. Il convient donc de restaurer un impôt progressif sur la fortune (ISF) à partir d’un patrimoine d’un million d’euros, et de revenir à une taxation normale pour les revenus du capital. La France doit se situer à la pointe dans le monde pour l’égalité sociale. L’impôt sur les bénéfices des sociétés, qui baisse régulièrement depuis plusieurs décennies, doit retrouver en Europe son niveau antérieur.

 

L'écologie.

7-         Chacun s’aperçoit qu’en ce moment nous allons très généralement dans le mur, et qu’en conséquence nous devons revoir toutes nos stratégies, pas seulement en ce qui concerne les énergies fossiles. Les bons gestes pour l’environnement et la citoyenneté s’apprennent déjà à l’école, pilier de la République. Pour les mesures immédiates, nous pouvons citer l’arrêt de toute artificialisation des territoires et de toute extension urbaine ; une aide massive pour le transport ferroviaire et pour l’agriculture ; la mise en place de labels verts pour les évènements, les structures d’accueil et pour tous les articles de consommation. Plutôt que des piles de règlementations et de normes, se développe une conscience aigüe du public pour la protection de l’environnement dans tous les domaines. Par contre il est urgent d'encadrer strictement la publicité, conçue pour nous persuader que le seul but dans notre vie, c'est de consommer et de gaspiller.

 

Pour une identité nationale inclusive.

8-         2024 sera l’année des Jeux Olympiques à Paris mais aussi celle de l’inauguration de la nouvelle Notre Dame, rendue au public 5 ans après l’incendie qui a failli la détruire complètement. Nous tous fils et filles de Saint-Louis, nous chérissons notre histoire, tout en reconnaissant ses zones d’ombre. La France a plus que jamais vocation à porter un message universel sur les droits de l’homme et de la nature. Notre communauté d’origine africaine s’intègre pleinement dans cette histoire nationale. Elle nous a permis de revenir dans le club des grandes nations en 1945 grâce à sa participation à l’effort de guerre allié, de l’oasis de Koufra en Lybie début 41 au nid d’aigle de Berchtesgaden en passant par le débarquement en Provence le 15 août 44, dans les Forces Françaises Libres dont elle constituait peut-être les deux tiers des effectifs. Tous nos compatriotes d’ascendance étrangère nous aideront à construire et à diffuser le modèle français dans le monde entier.

 

Immigration et solidarité.

9-         La population de l’Afrique subsaharienne risque de doubler en 2050 et de quadrupler en 2100 ; le Niger représente un cas extrême, qui passerait de 23 millions d’habitants actuellement à 70 millions en 2050, dans des conditions géographiques très difficiles. Cet immense défi démographique nécessite de notre part de la fermeté dans la gestion des flux migratoires, en même temps que l’accroissement de l’aide au développement et du commerce équitable, avec une lutte active contre le réchauffement climatique dont les pays du Sahel sont les premières victimes.

 

Une réforme des institutions - pour redonner l'envie de voter.

10      Rien ne se fera sans que l'ensemble des citoyens ne se sentent partie prenante aux décisions, à l'exact opposé du gouvernement actuel par un homme seul. Aux dernières élections, en juin 2021, un tiers du corps électoral s’est déplacé et seulement 12% des jeunes entre 18 et 24 ans. Une réforme de la Constitution s’avère indispensable pour que les Français retrouvent le goût de la démocratie et de la responsabilité partagée. Le vote à 16 ans, le plafonnement à 4000 € par mois des indemnités cumulées des élus, le référendum d’initiative citoyenne et la stricte concomitance des élections présidentielles et législatives paraissent des idées intéressantes. La monarchie absolue, initiée par Louis XIV, a perduré jusqu’à nos jours puisque le Président décide encore de toute chose jusque dans les moindres détails ; cette pathologie française ne peut se prolonger éternellement. Le gouvernement gouverne et le parlement dispose de l’initiative, du vote et du contrôle des lois. Par ailleurs les services de l’Etat doivent gagner en simplicité et en efficacité ; les collectivités territoriales doivent aussi se réformer, en passant de quatre niveaux de gestion locale à seulement deux, tout en préservant les services de proximité des mairies. Il s’agit de mieux gérer les finances publiques pour que les Français en aient pour leur argent et qu’ils se sentent totalement engagés dans la marche des affaires.

 

Comment gérer les dépenses publiques ?

11     Les dépenses publiques représentaient avant la crise sanitaire 57% de la richesse produite en France, un record mondial ; en 2020, avec la politique du « quoiqu’il en coûte », nous sommes passés à 63%. La dette du pays s’élève désormais à plus de 115 % du PIB (produit intérieur brut) et cette mauvaise gestion des comptes publics, qui ne date pas d’hier, nous met en mauvaise posture dans le concert des nations européennes et en risque de faillite si d'aventure survient une nouvelle crise. Redresser la gestion de l’économie nationale de même que rééquilibrer le commerce extérieur, très déficitaire à l’heure actuelle, feront partie des priorités du prochain quinquennat.


 La course au précipice.

12     Le monde moderne n’a jamais paru aussi dangereux : au réchauffement climatique et à toutes les atteintes à l’environnement, les dirigeants de la planète ont cru bon de rajouter une nouvelle course aux armements complètement hors d’âge. Comme si de rien n’était, comme avant la crise écologique, on continue de jouer les rapports de force et la compétition militaire. Avec nos arsenaux nucléaires nous avons de quoi faire sauter plusieurs fois la planète ; les nouveaux types de conflit – cybernétique, chimique, bactériologique… - s’annoncent plein de promesses pour nos gradés prêts à jouer les apprentis sorciers. Mais cette fois, nous avons en balance la survie de toute l’humanité. Pour mémoire, l’OTAN (alliance de l’Atlantique Nord), dont la France fait partie, dépense de l’ordre de 1000 milliards de dollars chaque année pour la « défense de l’Occident » soit la moitié du budget militaire du monde entier.

 

Quand la température monte.

13     La hausse de 50% du taux de gaz carbonique dans l’atmosphère à l’échelle du globe depuis 70 ans constitue l’élément majeur de l’histoire récente. Due à l’usage intensif des énergies fossiles - pétrole, gaz et charbon – qui fournissent 80% de l’énergie primaire dans le monde, cette augmentation produira comme l’on sait une hausse des températures de l’ordre de 3° en 2100. Décemment nous devons donc abandonner ces énergies, mais pour les remplacer par quoi ? Le gouvernement actuel, en chœur avec la droite, a la solution : le nucléaire, qui fournit 70% de notre électricité, bien plus que chez nos voisins. Cette énergie, certes décarbonée, a trois inconvénients : nos centrales vieillissent à vue d’œil et présentent des risques croissants de fuites et d’explosions ; pour les remplacer, nous n’avons pas été en mesure de mettre en fonction jusqu’à maintenant le moindre réacteur EPR, malgré les 20 milliards d’euros déjà engloutis dans le projet ; de plus il y a production de déchets radioactifs, dont certains à très longue durée de vie – plusieurs milliards d’années. Rappelons que nos voisins : l'Allemagne, l'Italie, la Suisse, l'Autriche, ont complètement abandonné l'option nucléaire. L’alternative consiste à développer les énergies renouvelables, qui elles posent d’autres problèmes : intermittence et stockage, consommation de métaux, infrastructures démentielles. Comment s’en tirer ? Avant tout, en arrêtant le gaspillage de l’énergie, ce qui rendra plus facile, praticable à vrai dire, la transition vers les renouvelables. Pourquoi ne pas responsabiliser l'ensemble de la communauté nationale en proposant un référendum sur notre mix énergétique à l’horizon 2050 ?


 Ce jour-là, les ordures se sont mises à envahir le monde.

14    La production de molécules de synthèse à partir de matériaux naturels, processus irréversible, constitue une tendance lourde du monde moderne ; elle croît de manière exponentielle, pour la plus grande satisfaction des consommateurs du monde entier. Là se noue un drame planétaire. Les matériaux composites, impossibles à recycler, envahissent le marché : textiles, construction, mobilier, automobiles, en bref tous les objets de la vie courante jusqu’aux pots de yaourt. Examinons le cas des matières plastiques : seule une faible proportion se recycle, et tout recyclage s’accompagne d’une dégradation donc ne peut se répéter qu’une ou deux fois. Ainsi tous les plastiques finissent au fond des océans au bout d’un certain temps : en 2050 nous aurons dans les mers plus de plastique que de poissons. La société moderne accumule les déchets non restituables à la nature, du simple fait d’une consommation hystérisée. Jusqu’à quand ? Ce qui va naturellement de pair avec un pillage systématique de toutes les ressources de la Terre, tant qu’il y en a. Comme pour l'énergie, un dossier bref et précis sur la gestion des déchets et ses perspectives dans l'avenir peut être produit par un collège d'experts à destination du public, afin d'éclairer un changement dans les comportements individuels et dans la gestion globale du système. L'enlèvement et le soi-disant traitement des déchets, leur exportation vers les pays en développement, ne suffisent absolument pas à régler le problème: il y a là tromperie délibérée du public, à seule fin de prolonger la consommation à outrance et la croissance à tout va.

 

Le coronavirus à l'assaut de la planète.

15      La crise du COVID-19 a montré notre extrême vulnérabilité. Car si nous arrivons à nous en tirer cette fois à coup de vaccins et de discipline collective, rien ne dit que nous n’allons pas retrouver prochainement une autre de ces zoonoses – maladies infectieuses d’origine animale – qui viennent de l’Extrême Orient et se multiplient à l’heure actuelle. Nous ferions bien de prendre un peu de recul, de traiter les conséquences mais aussi les causes : les attaques contre la biodiversité notamment par la déforestation, l'élevage intensif, le développement outrancier du transport aérien et des échanges internationaux qui a permis au virus et à ses variants de se répandre sur la planète à une vitesse fulgurante.

 

Le numérique, on en use et on en abuse.

16      Le numérique sera dit-on la solution à tous nos problèmes, y compris à ceux posés par le virus, avec le développement du télétravail et de l’enseignement à distance. Oui mais : la consommation du numérique  augmente de 9 % par an, donc double tous les 8 ans. Ainsi la contribution du secteur aux émissions de gaz à effet de serre, qui s’élevait à 1% en 2007, est déjà passée à 4% en 2022 et passera à 14% en 2040 ! Sans compter la consommation de métaux rares pour la fabrication des ordinateurs et des smartphones, et bien sûr la montagne de déchets électroniques qui nous attend. Les infrastructures : antennes, câbles, centres de traitement des données, complètent agréablement le tableau. La généralisation de la 5G participera à cette vraie panique, avec le développement de services inutiles comme les objets connectés dans la maison – les volets roulants commandés depuis le lieu de vacances - ou les voitures qui roulent toutes seules. A bientôt la 6G, la 7G, la 8G … La folie aux commandes, cela commence à bien faire.

 

Changer la vie.

17     A nous de changer la vie, de dominer notre addiction aux écrans, de retrouver les contacts sociaux de proximité et la sobriété. Ce qui nous est demandé pour la suite, ce ne sont pas plus d’efforts, mais au contraire moins d’efforts, pour ne plus consommer de manière compulsive et simplifier notre existence, la rendre plus agréable et plus sereine. Et puis surtout, nous voulons retrouver le sens de la fête grâce à un projet commun, un engagement collectif pour mieux assurer notre avenir.

Commentaires

  1. OK pour la plupart des points; sur l'immigration on pourrait imaginer une politique d'accueil plus généreuse.

    RépondreSupprimer
  2. pourquoi ne pas envoyer ce programme à Jean Luc Mélenchon ou Yannick Jadeot ?

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire